Une séparation (4)
Assise dans ma cuisine, je pleurais. Je tournais le dos à la fenêtre, là où la table faisait un retour tout juste suffisant pour glisser une chaise dessous, et je pleurais. Dans ma vie, j’avais déjà vécu des tsunamis émotionnels. Certains avaient laissé mes yeux à sec et pulvérisé mon coeur, mon cerveau et tous mes organes en mille morceaux. Ce jour là, les larmes n’étaient pas silencieuses, je pleurais d’énormes sanglots, bouillonnants, débordants, qui charriaient tous les sentiments qui avaient déferlé sur moi en moins de vingt-quatre heures. Je pleurais le choc, l’incrédulité, la colère, la haine, la désillusion, la culpabilité, la peur, la détresse, la tristesse, le dénuement. Je pleurais qu’on m’oblige à te quitter en me nuisant.